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Aix-en-Provence

Maraudes à Aix : « Ce contact simple me touche »

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L’action maraude des équipes du Secours Catholique d’Aix-en-Provence a démarré il y a maintenant plus de trois mois et continue tous les samedis. Les bénévoles font un premier bilan et témoignent.

En novembre dernier, les participants aux premières maraudes, identifiables grâce à leur gilet Secours Catholique, avaient été frappés par l’accueil bienveillant que leur réservaient les personnes précaires, dans la rue, acceptant volontiers un café, parfois un colis alimentaire et souvent heureuses de dialoguer pour quelques minutes.
Plusieurs mois plus tard, le sentiment n’a pas changé. « Nous vivons une période où beaucoup de monde expriment du ressentiment mais les gens que nous rencontrons, qui sont dans la difficulté, voire en mode de survie, n’expriment, eux, que de la gratitude », remarque Pierre. « Ce contact simple me touche. »   Cette reconnaissance, exprimée sans réserve par ceux qui n’ont rien, ne manque jamais d’émouvoir les bénévoles. « Un retour à l’essentiel » pour Arielle, « une joie » pour Perrine qui poursuit : « Cela m’a fait réaliser que je ne remercie pas assez les gens dans mon quotidien. »
Inévitablement, de samedi en samedi, au fil des kilomètres parcourus (entre 4 et 5), des liens se créent. Brittany confie : « En ville, il n’est pas rare que je croise en semaine des personnes qu’on a aidées le samedi ; on se reconnaît et nous discutons. »
Julien, quant à lui, s’est attaché en particulier au parcours de deux cousins qui dorment dans la rue et dont l’histoire, qu’il a démêlée au fur et à mesure des conversations, l’a ému. « Ce sont des rencontres qui m’ont inspiré. »

« merci d’avoir fait attention à nous.»

Si, au cours d’une maraude, les bénévoles sont amenés à renseigner sur les services du Secours Catholique ou d’autres associations, leur mission est d’abord de nouer des liens, dans un cadre qui ne s'inscrit pas immédiatement dans la durée ou l'accompagnement. C'est difficile à assumer. « Je vois autour de moi cette misère et ressens parfois un sentiment d’impuissance, partage Julien. Je m’interroge parfois sur l’impact de ce que nous faisons. » Pascale aussi avoue avoir ressenti « un grand désarroi » à la fin de sa première maraude, « un sentiment que j’ai réussi à compenser en découvrant petit à petit les maillons du filet social offerts par différents organismes. »
Debra dont ce n’est pas la première expérience dans le bénévolat, contrairement à beaucoup de membres du groupe, certains très jeunes, rappelle « qu’il faut accepter le fait qu’on ne peut pas tout changer. » 
« Il faut savoir se satisfaire de ces petits moments de bonheur », rebondit Perrine. « Je crois que par notre démarche, nous donnons de l’importance à des personnes qui se sentent enfin vues. » 

Le samedi suivant, une rencontre sur le cours Mirabeau, allait illustrer parfaitement ces paroles. Les bénévoles, en tournée, aperçoivent les deux cousins dont Julien a évoqué le sort. Les jeunes hommes acceptent un café et partagent une bonne nouvelle (une formation démarrant en avril). Au moment de se séparer, l’un d’eux s’exclame en guise d’au-revoir : « Merci à vous, merci d’avoir fait attention à nous. »

Malgré sa simplicité apparente, un geste fraternel n’est pas toujours anodin pour celui qui le reçoit.

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Citation

Je crois que par notre démarche, nous donnons de l’importance à des personnes qui se sentent enfin ‘vues’

Prénom Nom
Perrine
Auteur et crédits
© Secours Catholique - Aix/Arles
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