Le langage universel de la fraternité, de Kiev aux maraudes d’Aix
Lena, réfugiée ukrainienne, en France depuis mars, participe aux maraudes avec l’équipe d’Aix.
C’est en accompagnant une amie ukrainienne, qui cherchait l’aide du Secours Catholique d’Aix pour écrire son curriculum vitae en français, que Lena a pris connaissance des activités proposées. « Je cherchais à faire du bénévolat mais je ne parle pas français donc les choix étaient limités, explique-t-elle en anglais. Finalement, j’ai décidé de participer aux maraudes. Je peux être utile au sein de l’équipe, servir le café, porter les sacs… »
Lors de la tournée du weekend de Pâques, au parc Jourdan, Misha salue d’abord les bénévoles qu’il connaît bien puis essaie de communiquer avec Lena, utilisant quelques phrases d’anglais de base, ce qui fait sourire la compagnie. En apprenant qu’elle vient d’Ukraine, il s’écrie : « Oh la la ! » tandis qu’un jeune homme s’approche et explique qu’il est originaire d’une ville frontalière entre la Roumanie et l’Ukraine. L’Ukrainien et le Roumain sont des langues proches, souligne Lena, mais il faut un peu temps pour se faire comprendre.» Les échanges sont chaleureux.
Lena, 39 ans, est arrivée à Aix avec sa fille Alisa, en mars, au début du conflit ukrainien. Elle a quitté Kiev en bus et après un séjour de quelques jours en Roumanie, a rejoint Lyon. « En Roumanie, nous avons été hébergées par une famille d’accueil volontaire. C’est très touchant toute cette solidarité. » D’autres membres de sa famille ont trouvé refuge en Espagne mais son frère est toujours sur place : « heureusement pas en première ligne ».
Lena s’estime très chanceuse. « Nous avons dû fuir mais nous sommes indemnes. »
Elle habite pour l’instant dans un appartement dans le centre d’Aix, prêté par des amis avec sa fille qui est scolarisée au collège Mignet, comme d’autres enfants ukrainiens. La maraude l’aide d’ailleurs à se repérer en ville…
Aujourd’hui, Lena a apporté avec elle deux livres pour une personne sans abri rencontrée lors d’une maraude précédente. Le langage de la fraternité est heureusement universel…