Dans les rues d'Aix, des lycéens participent aux tournées de rue

Depuis décembre dernier, chaque samedi, des lycéens du groupe scolaire de La Nativité d’Aix-en-Provence se joignent aux bénévoles du Secours Catholique engagés dans les maraudes. Les jeunes sont très touchés par cette expérience de partage.

Nous sommes samedi, jour de grasse matinée, mais Ugarit, Quentin, Estelle et Marie ont répondu présents à l’appel de la pastorale de leur école, en cette belle journée de janvier : « prêts à aider les bénévoles de l’association et les personnes en difficulté », comme l'explique Quentin.
Pauline, la référente du groupe Maraude du Secours Catholique d’Aix, les accueille dans les locaux du quartier d'Encagnane. Avant de prendre le chemin du centre-ville, ils vont préparer les caddies et les sacs, s’assurer, que chaque groupe aura bien des gobelets, du sucre, assez de thermos ou de madeleines… Une dernière vérification qui évitera des petits soucis logistiques pendant la tournée.
Guy, bénévole du Secours Catholique, prend la parole, avant le départ, pour poser les bases de leur action, dont l'objectif est aussi de créer du lien social : « Avec la maraude, nous sommes tous dans la recherche de partage fraternel avec d’autres. On apporte un café, on ne va pas changer le monde. Ce qu’on apporte c’est de la considération… je pense que c’est énorme. »

Une très belle expérience

Comme l’avouera plus tard Ugarit, c’est avec un peu d’appréhension que le petit groupe de jeunes, encadrés par un de leurs professeurs, Béatrice, et des bénévoles expérimentés, a entamé la maraude : « J’avais un peu d’anxiété au départ car je ne savais pas trop comment aller vers les gens. Mme Gentil m’a guidée et j’étais plus à l’aise, je savais mieux comment me présenter, me poser, établir le contact. »
Madame Gentil, c’est Béatrice, qui s’est résignée à garder son statut de professeur hors des murs de l’école. « Les élèves m’appellent "Madame", mais en fait c’est un autre échange qui se met en place. Je découvre des élèves en dehors du contexte de l’école qui sont humains, attentifs aux autres, qui sont dans la générosité, qui donnent du temps pour les autres, explique-t-elle, émue. Je trouve cela très beau, poursuit-elle. Cela donne énormément de sens à ma vie, de vivre ça avec mes élèves et ma fille. »  Estelle, en effet, l’a accompagnée aujourd’hui, heureuse de partager cette matinée sous le signe du bénévolat avec sa mère. « C’est drôle, confie-t-elle de voir maman à l’écoute des gens dans ce contexte. Je vois son côté "vers les autres". Elle est vraiment faite pour ça ! »

La jeune fille et ses autres camarades sont très touchés par l’accueil qui leur est fait lorsqu’ils approchent les personnes vivant dans la rue. « C’est une très belle expérience de les voir retrouver le sourire quand on leur propose des boissons chaudes », témoigne Quentin.

C’est en effet la simplicité des échanges et l’expérience du partage qui bouleversent le plus ces jeunes. « Nous, on a tout ce dont on a besoin pour vivre, souligne Ugarit, et ce n’est pas le cas des gens que nous allons rencontrer. Leur donner même un petit café ou chocolat bien chaud, discuter, ça leur fait vraiment plaisir et du coup derrière ce geste on se rend compte qu’il y a une grande signification. » À l’inverse, prévient Estelle, « il faut accepter le fait que parfois notre aide n’est pas la bienvenue… »

Pauline, qui, il y a un peu plus d’un an, participait à sa première maraude, est ravie d'avoir pu intégrer les étudiants de la Nativité dans l’équipe : « Ils tous sont "surmotivés"! J'ai été très agréablement surprise par leur bienveillance et la dynamique qu’ils apportent dans le groupe. »