L'équipe d'Arles se met en route avec le Fraternibus
Ce jeudi de janvier, par une sombre matinée d’hiver, direction Salin de Giraud pour une rencontre avec l’équipe du Fraternibus qui tient sa permanence près du marché. Le bus est là, sur la place quasi-déserte, battue par une petite brise glaçante. Deux personnes discutent autour d’une table haute. A l’intérieur, deux autres sont concentrées devant un écran d’ordinateur. Près de l’entrée, une cafetière attend sagement. Bienvenue à bord du Fraternibus, territoire d’une joyeuse équipe venue de partout mais unie par une même ambition « aider l’autre dans le monde abstrait du numérique ».
Didier, c’est l’expert du numérique, arrivé très tôt dans le projet. Un long parcours de bénévolat derrière lui (Emmaüs, Secours populaire, Secours Catholique), toujours soucieux dans sa profession de la façon dont les systèmes informatiques sont exploités, il a trouvé dans ce projet une continuité. Et bien plus que cela. « Plein de gens viennent pour parler, l’informatique est un prétexte. Il faut aimer le contact avec les autres. Et surtout rester ouvert , car on a parfois en face des personnes en situation de mal être, au comportement qui ne facilite pas l’empathie. Alors, on les accueille à plusieurs, cela aide à gérer les situations difficiles ». L’expérience lui a montré que la formation traditionnelle n’est pas une réponse face à la précarité. La personne ne cherche pas à savoir mais à régler son problème. « Il faut cultiver pour garder le ciment » est son credo pour 2024.
Delphine, recrutée en 2023 pour assurer le déploiement logistique du projet, est la coordonnatrice de l’équipe. Planifier, organiser, fédérer est son lot quotidien. Tout ce qui touche au terrain la concerne, quand il s’agit de s’adapter en fonction de la situation, imaginer des solutions. « L’intérêt, c’est de faire avec, et de faire ensemble. On cherche à rendre les gens autonomes, avec beaucoup de pédagogie, il s’agit de faire grandir les personnes. Travailler auprès d’un public, c’est trouver un sens en étant utile, avec toujours la pertinence par rapport au besoin ». L’équipe actuelle est en place, alors pour 2024, elle souhaiterait déployer une autre équipe, et vivre ainsi une nouvelle expérience de création.
Marie-Christine, embauchée pour conduire le Fraternibus, elle assure aussi à Arles les tournées de maraude, là où la bienveillance est de mise. À travers sa recherche spirituelle, elle a trouvé des réponses. « Ne pas rester dans le dire, mais passer au faire » car « l’aide fraternelle est nécessaire dans la société actuelle, où il y a pas mal de misère matérielle et intellectuelle ». Active dans la Ligue des droits de l’homme, elle ressent la difficulté de faire changer les choses, même si les jeunes sont dans la prise de conscience du risque écologique et du besoin de moins de matérialisme. Son souhait pour 2024, « la Paix dans le monde, avant tout ! ».
Christophe, a été attiré par le Fraternibus via la journée des associations. Pompier de métier, il a eu envie de découvrir cette action et y apporter sa contribution. « C’est plaisant d’aider les gens âgés, démunis, qui ont moins de facilité ». Pour lui, « dans l’équipe, chacun amène son savoir, on progresse, on s’entend bien ». S’il trouve l’engagement « non oppressant », il est toujours présent au rendez-vous, fidèle à sa fibre « service public ». Discret mais là quand il faut, pour 2024, il souhaite un public toujours plus grand. « Venez nous voir, on est prêt à vous accueillir ! ».
Claude, c’est un client du Fraternibus. Venu pour un problème administratif, en discutant avec l’équipe, il a été séduit par le projet et il est resté. Avec tous ses permis en poche, au volant le bus n’a aucun secret pour lui, et il en prend soin. Si l’informatique n’est pas sa tasse de thé, il comprend ceux qui viennent demander de l’aide. Alors, il accueille les visiteurs, et les dirige vers la personne compétente. Bricoleur par passion, il a surmonté son lot d’épreuves et se sent bien dans l’équipe. Pour 2024, « les sous, on s’en fout, c’est la santé d’abord ».
Sébastien, de passage ce jour-là à Salin de Giraud, a toujours voulu faire du bénévolat. Rentré d’un long séjour professionnel à l’étranger, pour lui, c’était le bon moment. Il a rejoint le Secours Catholique il y a un an, pour apporter sa compétence à l’accueil numérique, quasiment à plein temps. Investi dans sa mission, il a travaillé dans beaucoup d’ateliers numériques et sur un projet pour les accueillis. Très empathique, il doit faire attention à se préserver. Il aime aider. En 2024, il serait bien resté mais « la priorité, c’est de trouver un boulot ».
On est tous un peu Didier, Delphine, Marie-Christine, Christophe, Claude ou Sébastien.
Aimer aider, comprendre l’autre, bricoleur de génie, informaticien amateur ou expert métier, en recherche d’un sens à sa vie, en réaction à ce monde d’individualisme, toutes les raisons sont bonnes pour venir donner un coup de main et un peu de son temps pour une bonne cause.
Vous avez aimé leur témoignage, alors rejoignez l’équipe, vous ne serez pas déçus.
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