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Aix-en-Provence

Lena, Ukrainienne : la tournée de rue comme thérapie

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Ayant fui l’Ukraine aux premiers jours du conflit, Lena a trouvé un répit à Aix-en-Provence où elle s’est engagée au Secours Catholique auprès des personnes en grande précarité. Un besoin d’aider les autres qui découle spontanément de l’aide qu’elle a elle-même reçue.

Lena arrive tous les samedis matin à 9h40 au siège du Secours Catholique d’Aix-en-Provence. Là, elle retrouve huit à dix autres bénévoles. « Nous formons deux ou trois équipes. Nous remplissons nos sacs de produits alimentaires et de boissons, et chaque équipe part à la rencontre des personnes qui vivent dans la rue », explique-t-elle en anglais.

Lena, 39 ans, divorcée, travaillait depuis plusieurs années comme cadre dans une grande entreprise immobilière de Kiev. Sentant la guerre approcher, elle s’était préparée à partir et, au lendemain de l’offensive russe, elle a fui en voiture avec sa fille de 14 ans et leur chien vers la frontière roumaine, chez des amis qui les ont accueillis. « C’était difficile de prévoir ce qui allait se passer, indique-t-elle. Nous avons décidé de sortir du pays. »

À la frontière, Lena et sa fille se retrouvent parmi une foule de femmes et d’enfants réfugiés. « De nombreux Roumains nous proposaient des boissons chaudes, nous témoignaient leur solidarité, leurs encouragements, des autocars gratuits, des hébergements. Quelques amies à l’étranger me proposaient de les rejoindre. Une Française rencontrée il y a quelques années en vacances en Arménie m’a proposé de venir à Aix occuper son appartement, libre jusqu’en septembre car elle travaille temporairement à Paris. »

Citation

Ces gens nous attendent, ils ont besoin de savoir que quelqu’un pense à eux, prend soin d’eux.

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 Lena
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Après deux jours de car, Lena, sa fille et leur chien arrivent à Aix. La mère et la fille obtiennent aussitôt la protection de la France. L’adolescente est admise dans un établissement scolaire, et Lena apprend que le Secours Catholique aide les réfugiés dans leurs démarches administratives. Elle s’y rend, y est si bien reçue qu’elle propose d’y faire du bénévolat. « J’ai eu envie de remercier en agissant, dit-elle. J’ai assisté à une réunion de bénévoles et là, on m’a proposé de participer aux maraudes du samedi. » Certes, Lena ne peut pas encore échanger en paroles avec les personnes rencontrées, mais elle n’est pas seule et elle peut apprécier l’action à laquelle elle participe.

« Nous allons à la rencontre des personnes à la rue. La plupart sont heureuses de nous voir. Celles qui ne manifestent rien, on leur laisse des produits alimentaires et des boissons, mais souvent elles préfèrent parler. Notre venue est importante, je le vois dans leurs yeux. Ces gens nous attendent, ils ont besoin de cette conversation, de savoir que quelqu’un pense à eux, prend soin d’eux, même cinq minutes par semaine. Et cela me fait oublier la tragédie de mon pays. Voir tous ces gens généreux et être avec eux, c’est pour moi une thérapie. »

Auteur et crédits
Jacques Duffaut. Crédits photos : © Christophe Hargoues / Secours Catholique