Une journée avec les enfants roms dans un bidonville d'Aix-en-Provence
Durant les vacances scolaires, l’Addap 13 (Association départementale pour le développement des actions de prévention des Bouches-du-Rhône), secondée par le Secours Catholique et le REESAH (Réseau d'étudiants spécialisés dans l'action humanitaire), organise des activités ludiques pour les enfants roms vivant dans un bidonville d’Aix-en-Provence.
Ce mardi après-midi, trois associations prennent en charge les enfants du bidonville de l’Arbois situé près de la gare TVG d’Aix. Ces familles roms y vivent depuis plus de cinq ans. Depuis leur installation, le Secours Catholique les aide, par le biais d’Anne, bénévole très engagée dans cette cause, avec d’autres volontaires d’un collectif d’associations : l’Assoropa (Association de solidarité avec les Roms du pays d’Aix), ainsi que des professionnels du département et de l’Addap 13.
Quand, ce mardi 2 mars, elle arrive sur les lieux, tous les enfants viennent à sa rencontre : « Anne ! Anne ! » appellent-ils, le sourire aux lèvres. Ils savent que sa présence est toujours synonyme de loisirs à venir.
Si la plupart de ces enfants vont à l’école avec plus ou moins de régularité, beaucoup ne savent ni parler ni lire le français correctement. Cela n’empêche pas le lien de s’être créé. Les parents confient d’ailleurs volontiers leurs enfants aux volontaires de ces associations. « Les parents connaissent, de longue date, les bénévoles. Ils sont même demandeurs de ces sorties, précise Anne. Par contre il a été rarement possible de les y associer. »
Manque de ressources
Lecture, révision des mois de l’année pour les petits, dessins, ateliers d’écritures… les activités sont mises en place. Les enfants sont séparés en deux groupes. Les plus grands sont emmenés dans une salle paroissiale de Calas avec Anne et Claire, éducatrice d'Addap 13, et les plus petits restent sur le terrain avec Mina, une autre éducatrice d’Addap 13, franco-roumaine ce qui facilite la communication, et cinq étudiants. Eloïse, jeune étudiante en master de droit international, membre de l'associaition étudiante REESAH explique : « Ils ont monté tout récemment cette action et nous on aime les enfants et tout ce qui est action humanitaire, c’était l’occasion. »
Si le Secours Catholique a la chance de disposer de la salle de Calas pour organiser des temps pédagogiques avec les ados, les petits restés sur place dans le camp, sont rassemblés dans une toute petite pièce qui sert de lieu de culte, mise à disposition par les familles pour l’occasion. Il est rapidement impossible de contenir le petit groupe. Mina, avec deux étudiantes, emmènent les filles dehors. Elles vont jouer à « un, deux, trois soleil » sur le terrain vague en face du camp. Les associations manquent visiblement d'infrastructures et de ressources. « On n’a pas de matériel, pas de budget, tout ce que j’ai ce sont deux raquettes… Je n’ai comme moyens que ces humains-là », se désole Mina en désignant les étudiants.
À terme, l’objectif est de créer un partenariat définitif avec Réseau d'étudiants spécialisés dans l'action humanitaire pour pouvoir organiser ces activités tous les mercredis de l’année. Un beau projet que le Secours Catholique soutient avec ferveur. Il est en effet important de pouvoir faire découvrir à ces enfants autre chose que le désœuvrement et la marginalisation.